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Author: Pierre Jourlin

Je suis enseignant-chercheur en informatique. Ma discipline principale de recherche est le traitement automatique des langues, un sous-domaine de "l'intelligence" artificielle. Ma thèse de doctorat a porté sur la reconnaissance automatique de la parole et du locuteur à partir de la voix et du mouvement des lèvres, dans le cadre d'un contrat d'allocataire-moniteur à l'Université d'Avignon de 1994 à 1997. En 1996, j'ai travaillé en collaboration avec l'IDIAP (Suisse), dans le cadre du projet européen M2VTS et sur le sujet de la vérification automatique d'identité. J'ai ensuite été recruté comme chercheur à l'Université de Cambridge (Angleterre) de 1997 à 2000, sur un projet de recherche documentaire multimédia. Depuis 2000, je suis maître de conférences en informatique à l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse. Ma recherche actuelle porte sur le développement de méthodes de fouille de texte pour l'analyse de grandes bases de données textuelles en langage naturel. J'ai travaillé sur des collections d'articles scientifiques, des documents issus d'une exploration du web, des réseaux sociaux, des microblogs. J'enseigne les fondements de l'informatique, la structure des ordinateurs, les bases de la programmation, l'assembleur, la compilation, les bases de données, la programmation web, l'analyse du web, les usages et évaluation des modèles prédictifs , l'éthique, explicabilité et interprétabilité en intelligence artificielle à des étudiants de licence et master informatique, de B.U.T. "Statistiques et Traitement Informatique des Données", de licence humanités, de master "gouvernance des données".
Centralisme vs Répartition

Centralisme vs Répartition

Écrire un programme informatique, c’est écrire. Même s’il s’agit seulement de décrire des connaissances, des informations, des données et d’exprimer comment elles peuvent évoluer sans perdre leur cohérence et même si le langage de programmation utilisé reste formel, sec et froid, sans ambivalence, sans métaphores, c’est encore écrire.

Si pour chaque problème, on voulait classer les différents algorithmes et leur implémentations, on aurait un ordre partiel, représenté dans un graphe acyclique orienté. Ils seraient rangés par couches :

  • les algorithmes d’une même couche seraient incomparables, car meilleurs sur certains aspects, inférieurs sur d’autres.
  • les algorithmes d’une couche de niveau n seraient supérieurs sur tous les aspects aux algorithmes des couches de niveau inférieur à n

Comme pour le langage naturel, la combinatoire induit que toute phrase raisonnablement longue que l’on écrit, n’a très probablement jamais été écrite. Vérifiez par vous-même : copiez une phrase de ce texte et cherchez la, telle qu’elle sur internet. Vous devrez probablement l’encadrer avec les guillemets du 3 avant de la proposer à votre moteur de recherche favori.

Il est donc difficilement imaginable de créer un programme qui écrit des programmes. Sauf, évidemment, si le problème a traiter est extrêmement bien défini. Le souci, c’est qu’écrire un programme est indissociable de la tâche qui consiste à définir précisément le problème à traiter : le cahier des charges.

Dans tous le processus de développement logiciel, nous sommes donc contraints de faire comme dans l’écriture en langue naturelle : nous puisons nos idées dans notre culture, nos connaissances et notre représentation du monde, pour produire des séquences ordonnées de symboles qui ont un sens, dans le contexte de nos représentations.

Ainsi, dans les premières trois ou quatre décennies de l’informatique, comme les microprocesseurs n’avaient qu’un seul noyau, étaient au mieux associés à un co-processeur arithmétique, n’étaient pas connectés en réseau, il n’y avait aucune incitation à se poser la question d’écrire des algorithmes parallèles, concurrents ou de concevoir des architectures distribuées. Quand nous concevons des machines, elles sont souvent à notre image. Nous prenons alors comme modèle notre cerveau, ou plutôt ce que nous savons, ou croyons savoir de son fonctionnement. C’est ainsi que nous avons développé les approches logiques, symboliques et les approches connexionnistes.

Ce sont les avancées de la science et de la technologie, puis des avancées matérielles qui nous ont incités à changer de style d’écriture et lieu de s’inspirer du cerveau humain, nous avons commencé à nous inspirer des sociétés humaines et à concevoir des approches dites décentralisées.

A ce propos, saviez-vous que « L’existence de sociétés hiérarchisées et inégalitaires n’est pas le résultat d’un long processus naturel et achevé, mais ces formes de gouvernance ont toujours coexisté avec des formes de sociétés égalitaires » ?

Pierre Jourlin

Pierre Jourlin

Enseignant au CERI et chercheur au LIA à l’Université d’Avignon, j’ai été l’auteur en 1998 d’une thèse de doctorat en reconnaissance automatique de la parole et du locuteur, intégrant la lecture labiale à l’analyse du contenu acoustique.

De 1997 à 2000, à l’occasion d’un contrat postdoctoral à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, j’ai développé un système de recherche d’informations dans les informations télévisées, s’appuyant sur une transcription automatique de l’audio. Depuis 2000, mes recherches portent sur le traitement automatique du langage naturel écrit, la recherche documentaire et la fouille de textes. En 2021, j’ai été le porteur d’un projet de transfert technologique lié à la suggestion documentaire pour la télé-expertise médicale. En plus du CERI et de la licence « Humanités », j’enseigne entre autres, dans le master « Intelligence Artificielle » et le master « Gouvernance des Données » d’Avignon Université. Les étudiantes et étudiants de licence CMI me rencontreront probablement en « fondements de l’informatique », « structure des ordinateurs », « assembleur et compilation » et en master IA dans le cours sur l’interprétabilité et explicabilité des algorithmes d’apprentissage machine.

Je participe aussi chaque année à des actions de vulgarisation scientifique, comme la Fête de la Science. En 2021, j’ai même publié un petit ouvrage d’introduction à l’informatique et à l’intelligence artificielle :

Vous pouvez aussi vous connecter à ma page LinkedIn. J’y partage très volontiers les CV d’étudiants et les offres de stage, d’alternance et d’emploi qu’on me fait parvenir.