Expérience UdeM
Avertissement : je ne considère pas mon expérience comme représentative de l’expérience étudiante à l’UdeM, et plus généralement de l’expérience étudiante à Montréal. Dans cet article, je vais parler de mon point de vue, sans essayer d’être objectif ou de « représenter » une quelconque forme de « communauté étudiante ». Moniti estis.
UdeM : une bien belle université
Comparée à l’Université d’Avignon, l’UdeM n’a que des qualités. Plus de moyens, plus de professeur(e)s intéressant(e)s, plus de matières intéressantes, plus d’associations étudiantes intéressantes, plus d’évènements étudiants intéressants (bien que je n’y ai pas participé pour la majorité d’entre eux, étant un éternel aigri asocial). Je ne vais pas essayer d’expliquer pourquoi est-ce que tout est plus intéressant à l’UdeM, je ne suis pas du tout assez cultivé sur la question (même s’il est assez évident que le budget conséquent de l’UdeM doit être un facteur déterminant).
Cependant, la différence la plus évidente, et certainement le point le plus important : les étudiant(e)s ONT ENVIE d’être là. Les amphithéâtres sont pleins du début à la fin de la session, des questions sont posées dans tous les cours magistraux, à chaque cours. Encore une fois, je ne souhaite pas faire de politique, je ne suis toujours pas assez cultivé, mais le fait qu’une session à l’UdeM (un trimestre) coûte 1 483,65$ (selon le site de l’Udem) semble être une motivation pertinente pour pousser les étudiant(e)s à assister aux cours.
Expérience académique
J’ai suivi les cours IFT 3700 – Data Science, IFT 3995 – Machine Learning, IFT2105 – Informatique Théorique et IFT 3913 – Qualité du Logiciel et Métriques.
Premièrement, sachez que je n’ai pas vraiment choisi ces cours. En effet, le choix de cours est « imposé » par le/la responsable de licence. Le seul cours que j’ai pu choisir, c’est l’informatique théorique.
Ce serait un euphémisme de dire que je n’ai pas particulièrement apprécié les cours qui ont été choisis pour moi. Je vais principalement parlé ici des cours de Data Science et Machine Learning. Les cours magistraux étaient pour la plupart très intéressant, on sent que les professeurs aiment leur matière et font ce qu’ils aiment, c’est agréable. Malheureusement, les travaux pratiques viennent un peu tout gacher. En effet, ils sont trop peu souvent correctement liés avec le cours, et leur difficulté (pour Machine Learning) est simplement abberrante. Ces deux matières (Data Science et Machine Learning) sont concrètement des mathématiques très théoriques. N’étant pas forcément un fanatique des mathématiques (je serais en licence de math sinon), j’avoue n’avoir touvé que très peu d’intérêt à la réalisation de ces matières. Certes, j’ai appris des choses, mais uniquement lors des CM, le reste (à savoir les devoirs et les partiels) n’étaient que des mauvais moments. Si vous voulez apprendre des choses concrètes et utiles à votre projet professionnel, ne prenez pas ces cours, sauf bien sûr si vous voulez faire de la recherche ou travailler dans l’IA.
Cela dit, j’ai vraiment apprécié le cours d’informatique thérorique. Le professeur était captivant, complètement dans son élément, il réussit à amener une vraie « philosophie dans l’informatique », à questionner les plus basiques paradigmes, j’ai vraiment senti cette volonté d’ouvrir l’esprit qui correspond selon moi à ce que chacun devrait rechercher dans son milieu universitaire. C’est étrange, y aurait-il un lien entre l’appréciation que j’ai pour un cours et le fait que je l’ai choisi ? Vraiment, c’est étrange !
Expérience personnelle : leçon de vie
À l’instar des cours, j’ai tout de même appris un certain nombre de choses, surtout sur moi-même. Globalement, je dirais que ma santé mentale n’a jamais été aussi mise à rude épreuve que lors de ces quatres mois. Je ne me rendais pas compte à quel point j’amais ma famillle, mes amis, le pain et le fromage avant de partir. C’est bien connu, on se rend compte de la chance qu’on a lorsque celle-ci disparaît. Ce n’est pas une blague, j’ai ressenti un manque physique de baguette. C’est peut-être un cliché, mais qu’est ce qu’on est doué en France… pourtant Montréal, c’est une ville « occidentale », mais le diable se cache dans les détails…
Coincé entre quatre murs dans un appartement plus proche de la BatCave que d’une maison, j’ai eu le champ libre pour aller explorer ma conscience bien au delà de ce qu’il est raisonnable de faire. J’aurais pu sortir, rencontrer des gens, profiter de l’expérience de voyager, mais non. J’ai « préféré » mettre à l’épreuve ma stupidité, j’ai fait l’inventaire de mes défauts, des mensonges dit à moi-même, des mensonges que je me suis convaincu de croire, en gros, j’ai fait l’état des lieux. Et quel taudis. Quelle surprise que de découvrir que le bonheur ressenti jusque ici n’était qu’une grossière mascarade teinté de paresse, de mépris, de peur, d’égoisme, de mensonges, toujours plus de mensonges… . Quelle honte, d’avoir prétendu être heureux toutes ces années, alors qu’à la moindre contrariété, à la moindre montée en régime du stress, tout s’écroule. Il est peu probable que quiconque me lira comprenne l’état d’esprit dans lequel je me suis retrouvé, dans lequel je me retrouve encore maintenant lorsque j’écris cet article sur le forum CMI-2I2A de l’Université d’Avignon. Peu importe. Je n’ai pas vécu l’expérience étudiante de rêve, je n’ai pas rencontrer de personne intéressante (gardez en tête que cela est uniquement ma faute, et la mienne seule), je n’ai pas vu de paysage extraordinaire, je n’ai a aucun moment apprécié mon voyage. Sauf peut-être, lorsque deux amis sont venus de France pour me voir une semaine, semaine durant laquel nous avons craqué le budget et détruit tous les restaurants du quartier latin. Finalement, je crois bien que le seul réel plaisir de la vie, c’est manger.
Conclusion
Malgré la difficulté de l’expérience, je crois à la nécessité de la souffrance au bonheur. Ainsi, je considère ce voyage bénéfique à ma personne, dans le sens suivant : le plus tôt chacun comprend que son système de valeurs, de pensée, de comportement, de décision, de choix de vie, est défaillant et non-fontionnel (dans le sens : ce système ne permet pas d’accéder au bonheur), le plus tôt chacun peut entreprendre les changements qui meneront, un jour peut-être, sur un chemin paisible et ensoleillé, un chemin où la dégénérécence de l’humanité et la médiocrité de nos existences ne nous atteignent plus, un chemin où chacun pourra voir dans le miroir un être dont il/elle peut être fier, un être capable d’aimer (soi et les autres).
Mon conseil pour le lecteur / la lectrice. Explore ton esprit maintenant, pose toi les questions suivantes : qui veux-tu être ? Seras-tu capable d’être fier de la personne que tu es ? Es-tu une bonne personne, un être moral ? Seras-tu capable d’être heureux en faisant les choix que tu fais ? Fais-tu ce que tu fais parce que tu as envie de le faire, ou parce que tu suis la norme, tu te conformes ? Et pourquoi as-tu envie de faire ce que tu fais ? Aimes-tu vraiment les gens que tu prétends aimer ? Et pourquoi ?